Débat "Comment vous faire connaître dans les médias ?" - Les meilleurs conseils des médias francophones
Ce mardi soir, des journalistes issus de différentes rédactions francophones s’étaient réunis pour un débat autour d’une question : "Comment vous faire connaître dans les médias ?" au sein du Val Saint-Lambert à Seraing. Parmi les intervenants présents, Christian Neyt le rédacteur en chef adjoint de l’agence Belga, Demetrio Scagliola rédacteur en chef SudInfo et Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta, dont le Trends-Tendances. Le débat était animé par Olivier Moch, Co-président de l'Union Professionnelle des Métiers de la Communication (UPMC). L’événement organisé entre le Cercle de Wallonie, l’agence Belga, Sudinfo et l’UPMC a rassemblé une cinquantaine de personnes venues des secteurs de la communication et de l’entreprise. Lors du débat, plusieurs points ont été abordés pour améliorer la communication des entreprises vers les médias.
Chaque jour, plusieurs centaines de demandes d'entreprises arrivent dans les rédactions, que cela soit par téléphone, par mail, par voie de communiqué ou d’invitation à une conférence presse. Ce mardi soir, les journalistes ont expliqué ce qu’ils attendaient de ces demandes et comment celles-ci devaient être formulées.
Court, clair, concis et une bonne relation avec la presse, les clés pour se faire remarquer
Pour que les journalistes aient un intérêt pour le sujet proposé par l’entreprise, certains points sont essentiels. Le rédacteur en chef de SudInfo explique notamment que "le message doit être clair, concis et compréhensible pour un public large. Il faut un pitch court et précis." Amid Faljaoui souligne d’ailleurs : "On voit souvent les mêmes personnes dans la presse. Pourquoi ? Parce que ce sont des bons clients, c’est-à-dire qu’elles décrochent directement quand on les appelle, qu’elles ont toujours quelque chose d’intéressant à raconter, qu'elles sont pertinentes et qu'elles ont un bon parlé." La relation avec le journaliste est également importante. "Il faut aider le journaliste pressé et sous pression. Tout ce qui peut enlever des frictions est important. On est dans une économie de l’attention. Il ne suffit pas d’envoyer un communiqué de presse comme une bouteille à la mer, ça ne marche pas comme cela," raconte le directeur des magazines francophones de Roularta. Selon lui, la clé est de tisser une relation sur le moyen ou long terme avec les journalistes.
Demetrio Scagliola estime que nous sommes dans "le siècle de la vidéo." Selon lui, en parlant plus précisément pour son média SudInfo, il faut réaliser des vidéos sans que l’on puisse sentir la communication d’entreprise. Pour réaliser de bonnes vidéos, le rédacteur en chef du quotidien cite notamment l’utilisation des experts du sujet discuté et des personnes qui travaillent dans le domaine présenté pour apporter un contenu pertinent. Au sein de l’agence Belga et de Trends-Tendances, on préfère plutôt ne pas utiliser la vidéo. Cela serait considéré comme une annonce commerciale, selon Amid Faljaoui. Pour Christian Neyt, le contenu doit être créé par les journalistes de la rédaction eux-mêmes. "On préfère avoir nos propres images. Si l’entreprise nous envoie directement des images, nous ne les utiliserons pas," explique le rédacteur en chef adjoint de l’agence de presse belge.
La conférence de presse, "has been" pour certains, essentielle pour d’autres
Parmi les moyens de communication des entreprises vers les médias, la conférence de presse a été abordée. "Chez SudInfo, on n’aime pas les conférences de presse, car on veut une information singulière, quelque chose que l’on ne trouvera pas ailleurs. L’intérêt est de se démarquer des autres médias," détaille Demetrio Scagliola. Selon Amid Faljaoui, la conférence de presse est "has been." Pour Christian Neyt, par contre, ce moyen de communication est essentiel pour une agence de presse. "La conférence de presse est très importante pour nous," précisant que l’avantage de l’agence Belga est qu’elle fournit l’ensemble de ses clients, c’est-à-dire les autres médias. De plus, si une conférence de presse n’est pas couverte par un média parce qu’il est sur un autre angle ou un autre sujet, l’agence Belga sera plus susceptible d’y être présente. Les médias reprennent ensuite la dépêche qu’ils complètent parfois avec leurs informations. "Lors de certaines conférences de presse, il n’y a parfois que l’agence Belga qui est présente," constate le rédacteur en chef adjoint de Belga.
La faute d’orthographe et le surplus d’informations, des erreurs à ne pas commettre
Les orateurs du soir ont également pointé les éléments qui dissuadent les journalistes de traiter certaines invitations et sollicitations d’entreprises : "La faute d’orthographe dans le message, la question "c’est combien ?" et les conférences de presse avec quinze informations différentes," pour le rédacteur en chef de SudInfo. Christian Neyt ajoute : "Les communiqués de presse dont l’information principale se trouve à la toute fin. Il vaut mieux commencer avec l’information directement dans l’entête."
Le débat s’est terminé par une séance de questions/réponses où la plupart des participants dans le public se sont intéressés à la déontologie journalistique.
Pour résumer cette belle soirée, retenez que bâtir une relation de longue durée et "sans friction" avec la presse, en s'appuyant sur du storytelling de qualité qui s'inscrit dans l'actualité, sont les éléments les plus efficaces pour se faire connaître dans les médias.