Visite exclusive du Centre de Contrôle d'Elia (rapport/vidéo)
Une quarantaine de membres du BelgaClub ont eu droit à une visite exclusive du Centre de Contrôle National (CCN) d'Elia le mercredi 26 octobre. Depuis le centre, situé à Bruxelles, le réseau à haute tension de notre pays est méticuleusement surveillé, les problèmes potentiels sont anticipés et l'équilibre entre la production et la consommation est suivi de près. Les membres du BelgaClub ont reçu une explication détaillée des activités d'Elia, ont appris comment l'entreprise gère la communication de crise et ont été autorisés à jeter un coup d'œil dans la salle de contrôle elle-même.
Il y a 8 767 kilomètres de lignes à haute tension dans notre pays. C'est la distance entre Bruxelles et Séoul. Il n'est donc pas toujours facile de faire correspondre parfaitement la quantité d'électricité produite à la quantité consommée à un moment donné. En outre, le secteur de l'énergie s'écologise et la durabilité figure de plus en plus parmi les priorités. Un suivi approprié de l'offre et de la demande est donc crucial. Elia privilégie quatre piliers : la décarbonisation du secteur de l'énergie, la coopération supranationale, la décentralisation et les nouveaux acteurs du marché et la transformation numérique. En outre, des actions de durabilité dans cinq dimensions sont en cours d'élaboration par le biais d'ActNow.
Nouveaux projets
"Elia fait toujours de la sécurité sa première priorité", déclare la porte-parole néerlandophone, Marie-Laure Vanwanseele. "Nos lignes à haute tension sont construites en boucles, donc s'il y a un défaut quelque part, il peut être absorbé par d'autres lignes à haute tension. Nous devons encore terminer deux boucles : en Flandre, c'est le fameux projet Ventilus, en Wallonie, c'est la Boucle du Hainaut".
En outre, l'île Princess Elisabeth est en cours de construction en mer du Nord. À partir de cette île, tous les parcs éoliens de la mer du Nord seront reliés au continent européen, ce qui permettra à 3,5 GW d'énergie éolienne de trouver le chemin des consommateurs. Grâce à l'îlot énergétique, certains objectifs climatiques européens seront atteints.
Consommation au moment de la production
Actuellement, quelque 18 à 19 % de toute l'énergie produite est renouvelable. "La production d'énergie dans notre pays dépend de plusieurs variables", explique Jean Fassiaux, porte-parole francophone d'Elia. "Les panneaux solaires, l'énergie éolienne... ce sont des choses qui ne peuvent pas générer une quantité fixe d'électricité tous les jours. En tant que gestionnaire de réseaux à haute tension, nous devons faire preuve de souplesse, car il ne s'agit pas d'un système linéaire. Nous allons donc beaucoup plus dans le sens d'une pensée centrée sur le consommateur : nous laissons les consommateurs répondre à la production. Nous nous éloignons des heures de pointe, où tout le monde consomme beaucoup d'énergie en même temps, pour nous diriger vers un système échelonné où les consommateurs privilégient la consommation au moment où il y a beaucoup de production. Toutefois, cela nécessitera de nouveaux services. Si vous souhaitez recharger votre voiture électrique lors d'une visite chez des amis, ce coût devrait pouvoir être ajouté à votre propre facture et non à celle de vos amis. Mais pour mettre cela en pratique, il y a encore beaucoup de travail."
Collaborations
La collaboration avec d'autres entreprises est importante pour Elia. "Nous ne pouvons pas tout réinventer nous-mêmes, mais nous voulons faciliter et travailler avec des partenaires", déclare M. Vanwanseele. " C'est aussi ce qui se passe au niveau politique : Elia analyse et élabore mais ne prend pas les propres décisions relatives aux politiques à mener. Ce sont les politiciens eux-mêmes qui le font, et parfois la décision finale va à l'encontre d'une recommandation que nous avons faite."
Communication de crise
Le service de communication d'Elia est également préparé aux situations de crise. Pour Elia, il s'agit par exemple d'une panne majeure, d'une cyberattaque, d'un acte de terrorisme, d'inondations ou de tempêtes ou d'un problème de production offshore. "Nous appliquons le principe "être préparé et anticiper" lorsqu'une crise survient, nous communiquerons ensuite de manière transparente et confirmerons ce qui se passe et, enfin, nous ferons preuve d'empathie car nous comprenons très bien que les consommateurs peuvent être fortement impactés par un problème d'électricité." Les procédures en cas de crise sont régulièrement répétées afin que, lorsqu'une crise réelle survient, nous sachions très bien quoi faire et qui est responsable de quoi.
Un suivi constant
La salle de contrôle surveille 24 heures sur 24 le niveau de production, le niveau de consommation et les pannes éventuelles. Une cinquantaine de personnes assurent cette mission. Il existe notamment un écran capable de détecter un coup de foudre ; un autre écran voit quand une certaine ligne à haute tension est surchargée, ce qui permet de la détourner ou de l'éteindre temporairement. Les opérateurs connaissent également parfaitement la quantité de production importée ou exportée à l'étranger et peuvent faire savoir aux exploitants de parcs éoliens quand les éoliennes peuvent produire à un rythme plus faible ou même doivent être arrêtées.
"Je trouve toujours intéressantes les visites d'entreprises du BelgaClub", déclare Steven de Bondt, responsable presse et médias de Médecins Sans Frontières. "C'est un bon moyen de rester en contact avec d'autres porte-parole, mais aussi d'entrer dans des entreprises que vous ne visiteriez jamais dans le cadre professionnel. Vous en tirez une leçon. Ce centre de contrôle capte énormément mon imagination, je suis heureux d'avoir eu l'occasion de le découvrir".